Traduction de réunions tenues sur :

Les sept fêtes de Lévitique 23 ou

L’histoire du monde selon le plan de Dieu

Par Arend Remmers

1ère réunion : Lecture de Lévitique 23 v. 1 à 8

1 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 2 Parle aux fils d’Israël, et dis-leur : Les jours solennels[1] de l’Éternel, que vous publierez, seront de saintes convocations. Ce sont ici mes jours solennels :

3 Six jours on travaillera ; et le septième jour est un sabbat de repos, une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre : c’est un sabbat [consacré] à l’Éternel dans toutes vos habitations.

4 Ce sont ici les jours solennels de l’Éternel, de saintes convocations, que vous publierez en leurs temps assignés. 5 Le premier mois, le quatorzième [jour] du mois, entre les deux soirs, est la Pâque à l’Éternel.

6 Et le quinzième jour de ce mois, est la fête des pains sans levain à l’Éternel : sept jours, vous mangerez des pains sans levain. 7 Le premier jour, vous aurez une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service ; 8 et vous présenterez à l’Éternel, pendant sept jours, un sacrifice par feu : au septième jour [il y aura] une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service.

Les sept fêtes de Lévitique 23 ou l’histoire du monde selon le plan de Dieu : peut-être que plusieurs se demanderont comment on peut retirer d’un tel chapitre une vue d’ensemble de l’histoire des peuples. Nous trouvons dans la parole de Dieu bien des passages relativement courts dans lesquels Dieu nous donne un exposé sur toute une période de temps. Je pense particulièrement à deux passages que la plupart d’entre nous connaissent : Matthieu 13 où il est question des sept paraboles du royaume des cieux présentées par le Seigneur Jésus. Nous y avons une vue d’ensemble depuis le moment où le Seigneur lui-même, le semeur répand la semence de l’évangile jusqu’à la fin des voies de Dieu avec ce monde, à la consommation du siècle, c’est-à-dire au début du règne millénaire. C’est cela que ces sept paraboles présentent sous divers aspects.

Le deuxième passage se trouve dans Apocalypse 2 & 3 : dans ces sept épitres adressées à sept assemblées d’Asie mineure , le Saint Esprit nous brosse un tableau de toute l’histoire de l’église dans sa responsabilité sur la terre, en commençant par Ephèse jusqu’à Laodicée où nous voyons le Seigneur vomir de sa bouche le christianisme de nom qui est mort.

Il en est de même pour notre passage de Lévitique 23. Un frère a dit il y a fort longtemps que celui qui ne connait pas ces passages ne peut jamais avoir une vue claire sur les voies de Dieu concernant ce monde. C’est pourquoi, je conseille aux jeunes frères de s’occuper de ces trois passages qui décrivent comment Dieu agit dans l’histoire du monde. Par ces considérations, il est clair que l’on aura une vue complètement différente de celle qui nous est présentée dans les livres d’histoire. Dieu voit le monde avec d’autres yeux que l’homme.

Nous avons donc dans ce chapitre une vue d’ensemble du monde, d’Israël, de l’église  comme Dieu les voit. Ce ne sont pas des fantaisies inventées par l’homme, toute la parole nous le confirmera. L’Eglise ou l’Assemblée, c’est la même chose, car l’écriture ne connait pas des assemblées ou églises dans la signification d’aujourd’hui. Il n’y a qu’une seule Eglise ou Assemblée composée de tous les vrais croyants depuis la Pentecôte jusqu’au moment où le Seigneur viendra. Donc l’Assemblée n’est pas un certain groupe de croyants qui se distinguent des autres, c’est une fausse interprétation de ce mot.

Nous n’avons pas lu tout le chapitre, mais en le parcourant rapidement, on voit que ces sept fêtes se divisent en deux groupes qui se suivent dans une période relativement courte. Au premier mois vient d’abord la Pâque, ensuite, la fête des pains sans levain qui durait sept jours et en faisait pratiquement partie suivait immédiatement, puis en liaison avec ces fêtes, le premier jour après le sabbat, la gerbe des premiers fruits ; enfin sept semaines après, la fête des semaines ou Pentecôte comme elle est appelée dans le nouveau testament. Ces quatre fêtes de la première période ont lieu au premier mois, puis il y a un temps relativement long où il n’y avait pas de fêtes et dans la deuxième moitié de l’année, au septième mois commencent les trois dernières fêtes : la fête des trompettes au premier jour, au dixième  celle du grand jour des propitiations et au quinzième jour la fête des tabernacles jusqu’au 22ème jour. Nous verrons que l’ordre des fêtes a une signification importante.

Mais avant cela, nous devons considérer l’introduction. Le passage commence par ces mots : « l’Eternel parla à Moïse ». Cette expression revient cinq fois dans le chapitre et chaque fois, cela signifie que Dieu énonce quelque chose de nouveau et d’important à son serviteur et Il ajoute : « parle aux fils d’Israël et dis-leur : les jours solennels de l’Eternel que vous publierez, seront de saintes convocations. Ce sont ici mes jours solennels ». Au verset 4 après avoir parlé du sabbat, c’est répété « les jours solennels, de saintes convocations ». Dans la note au bas de la page de la Bible d’Elberfeld, il est précisé qu’il s’agit de temps déterminés pendant lesquels on peut s’approcher de Dieu. Cela nous montre déjà que Dieu a une certaine intention, Il avait donné ces fêtes au peuple d’Israël dans un certain but, en ce temps-là, le peuple était appelé à les respecter, mais Dieu voyait dans ces fêtes bien plus loin que ce que le peuple pouvait comprendre. Elles ont aussi une signification pour nous.

Aujourd’hui, il y a aussi des fêtes appelées chrétiennes, mais nous ne les trouvons pas dans la Bible, ce ne sont au fond que des concessions faites par l’église au paganisme. Dans le nouveau testament, il n’y a pour les croyants qu’une seule fête et une fête ne peut être célébrée seul, c’est ce qui est appelé ici une sainte convocation, dans la note : «  une occasion où Dieu réunit Son peuple ». Pour nous, elle n’a pas lieu une fois par an, mais chaque premier jour de la semaine comme nous en trouvons la description dans le livre des Actes. Nous n’avons qu’une seule fête que nous pouvons célébrer chaque dimanche, un seul sujet, le Seigneur Jésus autour duquel nous nous réunissons. C’étaient de saintes convocations où le peuple de Dieu était appelé à se réunir autour de l’Eternel et nous, aujourd’hui, nous pouvons nous réunir au nom du Seigneur. En sommes-nous toujours conscients ? Certains chrétiens disent que cela devient une habitude quand on le fait chaque dimanche, cela peut le devenir, mais est-ce une raison pour ne pas le faire ? Si nous étions toujours conscients de ce que cette introduction souligne « de saintes convocations », des occasions où le peuple de Dieu se réunit autour de l’Eternel, pour nous, autour du Seigneur pour célébrer une fête à Dieu le Père, cela ne deviendrait pas une habitude et nous ne serions pas légers. Dans toutes ces fêtes, nous voyons la signification profonde donnée par Dieu, ce que nous pouvons déjà reconnaitre dans le sabbat.

« Ce sont ici les jours solennels de l’Eternel » (v. 4) : deux fêtes sont citées brièvement dans ce chapitre, la Pâque et le jour des propitiations, fêtes qui sont décrites plus loin tout au long d’un chapitre, mais ici, il s’agit de montrer que l’Eternel est le centre pour le peuple et pour nous, c’est le Seigneur. Nous savons que dans le nouveau testament, ces fêtes sont souvent appelées la fête des juifs, qu’ils célébraient selon leur tradition, mais ils avaient complètement perdu de vue Celui autour duquel tout devait tourner ; cela aussi doit nous parler.

Quand nous considérons ces fêtes à partir du verset 3, nous voyons qu’elles sont en fait au nombre de huit. Au v.3, le sabbat que nous ne considérons pas comme une fête en fait partie. La Pâque et la fête des pains sans levain sont souvent considérées comme une seule fête, par exemple dans Luc 22 v. 1 « la fête des pains sans levain qui est appelée Pâque approchait ». Ici, il est dit que la Pâque se célébrait le 14ème jour et le 15ème, la fête des pains sans levain qui durait 7 jours. Dans le prophète Ezéchiel qui décrit les fêtes pendant le millénium : « au premier mois, le 14ème jour du mois, sera pour vous la Pâque, une fête de 7 jours ; on mangera des pains sans levain. » (chap. 45 v. 21) ; d’un côté, il y avait unité et de l’autre, ces fêtes étaient vues distinctes, ce qui explique que nous avons 7 fêtes en comptant le sabbat parmi elles. On peut aussi ne pas intégrer le sabbat dans la liste des fêtes, en remarquant que le verset 4 répète « ce sont ici les jours solennels de l’Eternel. » De plus, le sabbat n’avait pas lieu une fois par an, mais 52 fois. Ce n’est pas une interprétation humaine, mais est présenté ainsi dans la parole de Dieu.

La première chose dont il est question, c’est le sabbat (v.3), ce qui signifie repos : c’est la pensée principale de Dieu. Nous pouvons faire un parallèle avec les livres des Psaumes : le premier psaume de chaque livre présente la pensée principale. Le cœur du croyant en est réjoui et rafraîchi : avant de présenter ces fêtes, Dieu nous dit « 6 jours on travaillera et le 7ème jour est un sabbat de repos, une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre ; c’est un sabbat consacré à l’Eternel dans toutes vos habitations ». Si nous regardons autour de nous et souvent aussi en nous, y trouvons-nous du repos ? Et pourtant, c’est la pensée de Dieu. Nous l’avons chanté : « ma conscience a trouvé ici le repos, car Son sang m’a lavé de tous mes péchés. Je traverse épreuves et combats avec un délicieux repos du cœur. ». C’était déjà le cas dans le premier chapitre de la Genèse : Dieu s’est reposé de toutes Ses œuvres. Combien de temps ce repos a-t-il duré ? Nous ne le savons pas, mais une chose est certaine : le repos a été détruit par le péché, le repos de Dieu et celui qu’Il voulait donner à Sa créature dans le jardin d’Eden. Alors, Dieu a pris le peuple d’Israël, l’a fait sortir d’Egypte et a dit à Moïse qu’Il leur donnerait du repos en Canaan. De nouveau, Il a opéré une œuvre puissante : la rédemption de Son peuple et a montré toute Sa grâce dans le désert.

Et que dit le nouveau testament à ce sujet ? « …  auxquels  jura-t-il qu’ils n’entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui ont désobéi ? et nous voyons qu’ils n’y purent entrer à cause de l’incrédulité. » (Hébreux 3 v. 18). Nous connaissons l’histoire du peuple dans le désert. Hébreux 4 v. 1 : « craignons donc qu’une promesse ayant été laissée d’entrer dans son repos, quelqu’un d’entre vous paraisse ne pas l’atteindre. Car nous aussi nous avons été évangélisés de même que ceux-là, mais la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent. Car nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, comme il a été dit « Ainsi je jurai dans ma colère : s’ils entrent dans mon repos », bien que les œuvres aient été faites dès la fondation du monde. Car il a dit ainsi quelque part touchant le 7ème jour (c’est le repos après la création) et encore dans ce passage « s’ils entrent dans mon repos » ( c’est le repos que Dieu voulait leur donner en Palestine après les avoir rachetés). Ce repos a été troublé et même détruit par leur incrédulité. Mais est-ce tout ? Non, lisons le verset 6 : « puis donc qu’il reste que quelques-uns y entrent, et que ceux qui auparavant avaient été évangélisés ne sont pas entrés à cause de leur désobéissance, encore une fois il détermine un certain jour, disant en David, si longtemps après : « aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » Car si Josué leur avait donné le repos, il n’aurait pas parlé après cela d’un autre jour. Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu. ». Nous voyons donc que Dieu avait prévu un repos pour Son peuple. Le repos dans la création a été perturbé, celui qu’Il voulait donner à Son peuple Israël  aussi, mais il reste encore un repos pour le peuple terrestre et céleste selon Ses pensées. Et ne pensons pas que ce repos du 7ème jour soit différent de celui qui a eu lieu lors de  la création, Dieu l’amènera dans le règne millénaire : c’est le sabbat de repos pour le peuple de Dieu.

Mais dira quelqu’un : nous avons aussi un repos au ciel ! Bien sûr, mais n’oublions pas qu’il s’agit ici des voies de Dieu avec le monde, ce que nous voyons clairement dans 2 Thessaloniciens 1 v. 6 «  si du moins c’est une chose juste devant Dieu que de rendre la tribulation à ceux qui vous font subir la tribulation et de vous donner, à vous qui subissez la tribulation, du repos avec nous dans la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance ». Les Thessaloniciens connaissaient des épreuves terribles, mais l’apôtre leur dit qu’ils trouveront du repos sur la terre quand le Seigneur reviendra pour le règne millénaire ; tous ceux qui ont cru au Seigneur y seront pour régner avec Lui : c’est le sabbat de repos du peuple de Dieu. Il y aura aussi un repos dans le ciel, c’est un fait, mais ce n’est pas de cela dont parle notre passage, le sabbat est le 7ème jour et le millénium est la fin des voies de Dieu avec le monde, dans le repos selon Ses pensées. Et nous, les enfants de Dieu de la période de la grâce, nous pouvons déjà par la foi jouir de ces bénédictions qui seront la part des hommes dans le règne. C’est pourquoi nous pouvons chanter les paroles de ce cantique.

Le Seigneur a dit : « venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés et moi, je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau est léger. » (Matthieu 11 v. 29) Peut-être, quelqu’un ici est encore loin du Seigneur et n’a pas ce repos de la conscience, il est dans l’incertitude s’il était appelé hors de ce monde, car il est réservé aux hommes de mourir une fois et après cela le jugement. Le Seigneur veut te donner le repos de ta conscience, Il dit « venez à moi et je vous donnerai du repos », personne d’autre ne peut accorder le pardon des péchés, la paix avec Dieu. Et à ceux qui sont venus, Il dit : « prenez mon joug sur vous et vous trouverez le repos de vos âmes. ». Il le dit aux croyants, ceux qui ont reçu le repos de la conscience par le pardon des péchés et qui désirent avoir le repos et la paix dans leur vie de tous les jours. C’est ce qui nous manque souvent ! Comme il est précieux de constater que le repos est la première pensée de Dieu.

« … c’est un sabbat  consacré à l’Eternel dans toutes vos habitations » : le repos pour chacun, là où il habite, dans ses circonstances particulières et pas seulement quand le peuple se réunit. Nous vivons dans un temps d’agitation et de stress ; tout va toujours plus vite et malheureusement nous ne pouvons pas nous y soustraire extérieurement, mais que nous puissions du moins intérieurement jouir de ce repos que Dieu donne.

« Ce sont ici les jours solennels de l’Eternel, de saintes convocations, que vous publierez en leurs temps assignés » (v. 4). C’est une répétition des deux premiers versets, un nouveau début pour ainsi dire qui présente les fêtes de l’Eternel en leurs temps assignés où Dieu voulait parler à Son peuple terrestre. La pâque vient en premier lieu et ce qui est remarquable « le premier mois, le 14ème jour du mois entre les deux soirs, est la Pâque à l’Eternel ». Lisons Exode 29 v. 39 pour expliquer l’expression « entre les deux soirs » qui peut  paraître étrange à nous occidentaux. Elle revient d’ailleurs plusieurs fois dans l’ancien testament et ne signifie rien d’autre que le soir, entre la fin d’un jour et le début du jour suivant. Pour le juif encore aujourd’hui, la journée ne commence pas à minuit, ni au matin, mais au soir ; le coucher du soleil est le début d’un nouveau jour. Au fond, c’est ce que Dieu avait dit dès le début de la Genèse : « il y eut soir et il y eut matin –premier jour ». C’est ainsi que nous sont présentés les sept jours de la création. « voici ce que tu offriras sur l’autel : deux agneaux d’un an, chaque jour, continuellement ; tu offriras l’un des agneaux le matin et le second agneau tu l’offriras entre les deux soirs » (Exode 29 v. 39), c’est-à-dire entre les deux jours, quand le soleil se couche et que la nuit commence.

Pour trouver l’institution de la fête, il faut retourner dans Exode 12  où elle est décrite en détail, mais ici en Lévitique 23, c’est la Pâque à l’Eternel. Remarquons encore que le premier mois dont il est question ici n’était pas le premier mois. Le peuple d’Israël avait 2 commencements d’années : l’année civile qui commençait en septembre, octobre : c’est le nouvel an juif qu’on peut encore voir dans le calendrier juif aujourd’hui et l’année religieuse. Dans Exode 12, Dieu dit à Son peuple qu’Il voulait racheter et faire sortir d’Egypte : « ce mois-ci sera pour vous le commencement des mois ». Ce n’était pas un commencement normal, mais un commencement que Dieu avait inséré dans l’année civile, un nouveau début spirituel, le commencement de l’année religieuse. Quelle signification cela a ! Et nous, connaissons-nous aussi un tel commencement dans nos vies, différent de notre naissance naturelle ? Y a-t-il eu un moment où nous avons pu dire « Christ, notre Pâque a été sacrifiée, Il est mort pour moi, Son sang a été mis sur les linteaux des portes et Dieu a vu le sang ».

Il y a deux fêtes de Pâque complètement différentes : la première n’a eu lieu qu’une seule fois en Egypte le 14ème jour, quand l’agneau a été égorgé et son sang mis sur les linteaux des portes des Israëlites pour les mettre à l’abri de l’ange destructeur. Cette Pâque d’Exode 12 est une image de l’œuvre du Seigneur à la croix, Dieu a pu passer par-dessus le jugement qui doit atteindre tout homme. Ensuite, les fils d’Israël devaient célébrer la fête, mais avec une toute autre signification ; nous en trouvons la mention dans Nombres 9, au désert, dans Josué 5 dans le pays de Canaan et plus tard sous Josias et Ezéchias, mais pendant longtemps, la Pâque n’avait pas été célébrée. C’était un rappel de la sortie d’Egypte et de la délivrance du jugement et à ce point de vue, la Pâque est pour nous une image de la cène du Seigneur, le souvenir de la rédemption. Il faut bien séparer les deux : en Egypte, c’est l’image de l’œuvre de la rédemption et l’autre, le souvenir de la délivrance. Encore une fois, le Seigneur désire que nous ayons ce repos de la conscience et que nous connaissions aussi ce commencement du premier mois, le souvenir de l’œuvre du Seigneur qui nous a délivrés du jugement de Dieu grâce au sang d’un agneau sans défaut et sans tache (1 Pierre 1 v. 19)

« Car aussi notre Pâque, Christ a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité » (1 Corinthiens 5 v. 7). Notre Pâque, Christ a été sacrifiée : c’est une allusion à la Pâque en Egypte où l’agneau a été égorgé, son sang mis sur les linteaux des portes et l’agneau rôti au feu devait être mangé. Cela n’a eu lieu qu’une fois. Ici, cette fête à l’Eternel leur rappelait que leur Dieu les avait fait sortir d’Egypte à mains fortes et bras étendus, ils se souvenaient qu’ils avaient été délivrés de la maison de servitude. Le souvenir de cette délivrance, nous pouvons le considérer comme une image de la cène du Seigneur, quand nous nous réunissons pour nous souvenir de Lui, de ce qu’Il a fait pour la gloire de Dieu et pour notre délivrance  « faites ceci en mémoire de moi ». Toutes les images sont relativement imparfaites et le côté de la communion que nous avons à la Table du Seigneur ne s’y trouve pas. On le retrouve dans le sacrifice de prospérités, 1 Corinthiens 10 le montre clairement.

Puis au 15ème jour suit immédiatement la fête des pains sans levain (v. 7) : « … 7 jours, vous mangerez des pains sans levain. Le premier jour, vous aurez une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service ; et vous présenterez à l’Eternel, pendant 7 jours, un sacrifice par feu ; au septième jour il y aura une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service. » Cette fête des pains sans levain était pratiquement inséparable de la Pâque. Dans Luc 22, elles sont considérées comme une seule fête et dans Ezéchiel 45 où sont décrites les fêtes qui subsistent dans le règne millénaire, c’est la fête de Pâque qui compte 7 jours alors qu’au fond ce n’était qu’un jour, mais elle était intimement liée à la fête des pains sans levain.

«  Et le prince offrira en ce jour-là, pour lui-même et pour tout le peuple du pays, un taureau en sacrifice pour le péché. Et les sept jours de la fête, il offrira à l’Eternel, comme holocauste, sept taureaux et sept béliers sans défaut, chaque jour, les sept jours ; et en sacrifice pour le péché, un bouc chaque jour. » (v. 22) La fête des pains sans levain était indissolublement liée à la Pâque et durait 7 jours : au premier jour, vous aurez une sainte convocation et au dernier jour, vous aurez une sainte convocation. Sept est toujours une image d’un nombre parfait, divin. Si nous transposons ces 7 jours pour nous, ils nous conduisent d’un jour du Seigneur à l’autre et nous en avons vu  la signification dans 1 Corinthiens 5 qui décrit ce qui ne doit pas être : « ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever la pâte toute entière ? Otez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain. Car aussi notre Pâque, Christ, a été sacrifiée : c’est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité. » (v. 7 & 8). Que signifient ces sept jours ? Nous devons y voir une image de toute notre vie après la conversion, elle doit être caractérisée par cette pâte sans levain qui se trouvait chez le Seigneur.

Bien des croyants ont une idée peu claire de ce que représente le levain : dans toute l’Ecriture, jamais le levain ne représente quelque chose de bon. Par exemple, le passage de Matthieu 13 « une femme a pris du levain et l’a caché parmi trois mesures de farine jusqu’à ce que tout fut levé » est souvent expliqué faussement. Voilà d’ailleurs pourquoi il est bon de s’occuper de ces 7 paraboles. Le Seigneur a commencé une bonne œuvre et le mal est introduit. Le levain est une image du mal toléré. Chaque croyant a la chair en lui, il n’en sort que des mauvaises pensées, mots et actions. Mais si nous confessons nos péchés, le Père est fidèle et juste pour nous pardonner et nous purifier de tout péché. Mais supporter le mal dans notre vie personnelle ou collective signifie que nous ne laissons pas la chair dans la mort, là où elle doit être, mais la laissons agir et elle s’étend comme une pâte qui lève. « Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever la pâte toute entière ? » (1 Corinthiens 5 et Galates 5) Le levain est toujours une image du mal toléré. Il est mentionné environ 13 fois dans le nouveau testament et on peut lui donner plusieurs significations.

Dans Matthieu 13, c’est le mal religieux qui est introduit dans le royaume des cieux et fait lever toute la pâte. La parabole de l’ivraie semée parmi le bon grain nous donne une même image ; le bon grain est semé et un ennemi vient et sème l’ivraie parmi le bon grain. Que dit le Seigneur ? Laissez les croître ensemble jusqu’à la  moisson. On ne peut les séparer dans le royaume des cieux, dans l’assemblée de Dieu, c’est différent. Ici, il est question de l’influence d’un mal religieux, on peut dire idolâtre introduit dans le royaume des cieux. Dans l’épitre à Thyatire d’Apocalypse 2, il est dit que la femme Jésabel séduit et entraîne à commettre la fornication et à manger des choses sacrifiées aux idoles.

Dans Matthieu 16, le Seigneur avertit de se garder du levain des pharisiens ; Luc nous dit que ce levain est l’hypocrisie, c’était un état terrible, mais pis encore, ils pensaient devoir améliorer la parole en ajoutant des commandements. Les saduccéens faisaient le contraire : ils retranchaient une partie de la parole, ils ne croyaient pas aux anges et aux esprits ni à la résurrection.

Il y a aussi le levain d’Hérode dont le Seigneur dit lui-même « dites à ce renard ! » : c’est la méthode du monde pour s’imposer. Dans 1 Corinthiens 5, le levain représente le mal moral, aujourd’hui on dirait sexuel,  et Galates 5, le mal doctrinal où des choses fausses étaient introduites dans les assemblées de Galatie. Voilà ce qu’est le levain, chers frères et sœurs, et de tout cela, nous en trouvons la trace chez nous, c’est le mal toléré, mais s’il est jugé, il disparait. Chez le Seigneur Jésus, il n’était absolument pas présent. L’offrande de gâteau, toujours sans levain est-il précisé, est l’image de Sa nature, Son être, elle était la nourriture du sacrificateur. Ici, on ne parle pas de l’offrande de gâteau, mais seulement de pains sans levain qui étaient pour tous ceux qui célébraient la Pâque, ceux qui appartenaient au peuple de Dieu, tous les rachetés.

Nous disons souvent que nous devrions nous occuper beaucoup du Seigneur. Mais comment ? En se nourrissant de Lui : manger la manne, nourriture dont on a besoin pour traverser le désert, c’est considérer le Seigneur dans Sa vie sur la terre, le pain qui est descendu du ciel (Jean 6). Ou dans l’offrande de gâteau en offrande de bonne odeur à Dieu où nous voyons Sa nature, Sa gloire, Ses réactions dans Sa vie sur la terre ; pour le Seigneur, on ne peut pas parler de traits de caractère, car alors l’un est mis en avant au détriment d’un autre, pour Lui, c’était comme la fine fleur de farine, égale, pure, parfaite. Ici, ce sont les pains sans levain, aussi une image du Seigneur dans Sa pureté parfaite, Son dévouement pour Dieu. Il n’avait aucun levain en Lui, Il était un homme pur, parfait et c’est justement pour cette raison qu’Il nous est donné comme nourriture. Dans nos réunions de semaine, nous sommes en train d’étudier l’évangile de Luc qui nous présente le Seigneur comme homme, si on Le considère comme dans un miroir, que l’on voit comment Il était, ce qui nous incite à l’adoration et aussi à Le suivre, nous voyons combien nous sommes loin de ce modèle, alors nous pouvons Lui demander de nous rendre plus conformes à Lui, n’est-ce-pas nous nourrir de ces pains sans levain ?

Lui-même aussi nous dit : « apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ». Dans 1 Corinthiens 5, nous avons les pains de sincérité et de vérité. Le Seigneur disait aux Juifs qui lui demandaient qui il était « absolument ce que je vous dis ». Ses paroles, Ses œuvres et Ses pensées étaient en absolue harmonie ; voilà ces pains de sincérité et de vérité dont nous pouvons nous nourrir.

Paul nous dit : « vous êtes sans levain », peut-être avons-nous quelque difficulté à comprendre cela. En ce qui concerne notre position, par l’œuvre du Seigneur, nous sommes cette nouvelle pâte sans levain, nous participons à la nature divine, mais le Seigneur voudrait que cela se manifeste dans la pratique. C’est pour cela qu’il ne fallait pas manger de levain pendant sept jours, ne pas s’occuper du mal. Un conseil pour les nouveaux convertis : combien souvent on dit qu’il faut s’occuper du mal, avec le danger que le levain revient contaminer la pâte. Otez le vieux levain, dit Paul, c’est-à-dire ce qui provient de notre vieille nature avant notre conversion et aussi le levain de malice et de méchanceté ; il faut le jugement de soi-même en pratique, sur nos tendances charnelles ; le vieil homme est mort, mais ses membres ! La chair est toujours là et elle n’est que méchanceté.

C’est pourquoi, célébrons la fête, comme dit l’apôtre, pendant sept jours : c’est une période complète, symbole de toute notre vie de croyant qui commence avec la Pâque, la conversion. Tenons-nous près du Seigneur et ne nous occupons pas des choses du monde, toute sorte de littérature ou autre qui nous souillent, mais cherchons les pains de sincérité et de vérité. Que le Seigneur fasse que nous puissions célébrer la fête de la Pâque et des pains sans levain dans ce sens, dont la signification profonde ne pouvait être révélée aux fils d’Israël alors, mais comme nous le montre l’apôtre, elle a eu son accomplissement à l’œuvre de la croix de sorte que juifs et gentils, c’est-à-dire croyants de notre époque sont à même de mener une vie en sincérité et vérité en se nourrissant de Lui.


 

Deuxième réunion : lecture de Lévitique 23, v. 9 à 22.

9 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 10 Parle aux fils d’Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous en aurez fait la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe des prémices de votre moisson ; 11 et il tournoiera la gerbe devant l’Éternel, pour que vous soyez agréés ; le sacrificateur la tournoiera le lendemain du sabbat. 12 Et le jour où vous ferez tournoyer la gerbe, vous offrirez un agneau sans défaut, âgé d’un an, en holocauste à l’Éternel ; 13 et pour son offrande de gâteau, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile, un sacrifice par feu à l’Éternel, une odeur agréable ; et sa libation sera du vin, le quart d’un hin. 14 Et vous ne mangerez ni pain, ni grain rôti, ni grain en épi, jusqu’à ce même jour, jusqu’à ce que vous ayez apporté l’offrande de votre Dieu. [C’est] un statut perpétuel, en vos générations, dans toutes vos habitations.

15 — Et vous compterez depuis le lendemain du sabbat, depuis le jour que vous aurez apporté la gerbe de l’offrande tournoyée, sept semaines[2] ; elles seront complètes[3] : 16 vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat, et vous présenterez à l’Éternel une offrande de gâteau nouvelle ; 17 vous apporterez de vos habitations deux pains, en offrande tournoyée ; ils seront de deux dixièmes de fleur de farine ; vous les cuirez avec du levain : ce sont les premiers fruits à l’Éternel. 18 Et vous présenterez avec le pain sept agneaux sans défaut, âgés d’un an, et un jeune taureau, et deux béliers : ils seront un holocauste à l’Éternel, avec leur offrande de gâteau et leurs libations, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l’Éternel. 19 Et vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, et deux agneaux âgés d’un an en sacrifice de prospérités ; 20 et le sacrificateur les tournoiera avec le pain des premiers fruits, en offrande tournoyée devant l’Éternel, avec les deux agneaux : ils seront saints, [consacrés] à l’Éternel pour le sacrificateur. 21 Et vous publierez [une convocation] en ce même jour ; ce sera pour vous une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service : [C’est] un statut perpétuel, dans toutes vos habitations, en vos générations.

22 — Et quand vous ferez la moisson de votre terre, tu n’achèveras pas de moissonner les coins de ton champ, et tu ne glaneras pas la glanure de ta moisson ; tu les laisseras pour le pauvre et pour l’étranger. Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu.

En considérant ce chapitre concernant les sept fêtes à l’Eternel, nous avons vu qu’il nous donne une vue d’ensemble sur l’histoire du peuple de Dieu sur la terre. La première pensée, c’est qu’il y avait des moments précis où Dieu a agi et agira encore, ce devait être de saintes convocations, c’est-à-dire que le peuple en ce temps-là devait se rassembler pour se rappeler ce que Dieu avait accompli en sa faveur. Nous ne connaissons pas de telles fêtes échelonnées dans l’année, mais dans nos réunions d’assemblée, nous pouvons nous souvenir de Ses œuvres en Sa présence.

Tout d’abord, Dieu avait en vue le sabbat, le repos chaque semaine pour les hommes et pour Lui-même. Et on peut même ajouter que quand le Seigneur était sur la terre, il a dû travailler le jour du sabbat. « Mon Père travaille et moi je travaille » dit-il aux juifs. Comment Dieu pourrait-Il se reposer quand le péché est présent ? Mais c’était le but de Dieu : qu’un jour il y ait du repos pour la création sur cette terre.

La première fête, la Pâque a déjà été accomplie, lorsque le Seigneur est mort à Golgotha ; nous avons considéré ce que le peuple devait apporter à l’Eternel et quelle part nous avons devant notre Dieu et Père. Pour nous, croyants, c’est la base de notre salut : « notre Pâque, Christ a été sacrifiée » (1 Corinthiens 5) et les sept jours de la fête des pains sans levain sont une image de la vie de ceux qui ont célébré la Pâque, qui par la foi dans le sang de l’agneau sont sauvés.

Le verset 9 introduit une nouvelle communication. Dieu dit pour la deuxième fois : « et l’Eternel parla à Moïse, disant ». Cette phrase, répétée 5 fois, divise en quelque sorte le chapitre. Dans la première partie, c’est la base, puis ici, une toute nouvelle pensée est présentée avec ces deux fêtes, mais souvenons-nous que les 4 premières fêtes font un tout et ont leur point de départ le quatorzième jour, c’est-à-dire la Pâque, le début d’un nouveau commencement.

Ce deuxième paragraphe nous amène dans le pays de Canaan. Israël est vu dans le pays, cette fête ne pouvait pas avoir lieu dans le désert, il n’y a pas de récolte au désert, ici sur la terre, il n’y a pas de récolte spirituelle, ce monde de péché ne produit rien pour Dieu. Mais, dira quelqu’un, la moisson dont parlait le Seigneur « les champs sont déjà blancs pour la moisson » ? C’est bien de récolte spirituelle dont il s’agit et pourtant, la moisson n’est pas de ce monde, Dieu ne peut rien faire de ce qui provient de cette terre. C’est pour cela que nous sommes introduits en Canaan ; ce pays est une image des bénédictions célestes actuelles des croyants, comme nous le voyons dans le livre de Josué. C’est le résultat de l’œuvre du Seigneur : la gerbe des prémices était apportée le lendemain du sabbat (v. 11). Le peuple n’était plus au désert, mais dans le pays, image de ce que la mort est derrière nous, la gerbe nous parle de résurrection.

Quand le Seigneur fut ressuscité, Il dit à Marie Magdeleine « ne me touche pas, je ne suis pas encore monté vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». On pourrait dire qu’il y a une certaine contradiction, c’était la dernière possibilité, mais le Seigneur voulait par-là montrer que tout en étant encore dans ce monde, Il n’appartenait plus à cette scène, mais au ciel ; c’est de cela dont parle la gerbe des prémices, une moisson dans le pays. Il le dit lui-même : « à moins que le grain de blé ne meurt, il demeure seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » La mort du Seigneur a produit cette moisson. Ici c’est des prémices dont il est question.

Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous en aurez fait la moisson (v. 10) : notre Dieu et Père veut que tous Ses enfants entrent dans le pays et nous y sommes ! Ephésiens 1 nous explique cela : « Béni soit le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ». C’est la pensée importante de ce paragraphe : quand la moisson commence, du fruit est produit pour Dieu, vous apporterez au sacrificateur une gerbe des prémices de votre moisson (v. 10). Nous voyons qu’il ne s’agit pas ici de la résurrection en tant que telle, celle-ci a eu lieu une fois pour toutes il y a 2000 ans, mais le passage dit « quand VOUS serez entrés, VOUS apporterez … », c’est-à-dire le Père en cherchent de tels qui L’adorent. Pour cela, il faut que nous ne Le connaissions pas seulement comme l’agneau de la Pâque, aussi important que ce soit. La Pâque sera encore célébrée dans le règne millénaire, et dans Apocalypse 5, nous voyons un agneau qui se tient là comme immolé. Il est l’agneau, l’holocauste qui brûlait entièrement à la gloire de Dieu et cela, nous ne l’oublierons jamais. Mais Dieu désire que nous voyions où et comment le Seigneur se présente à nous : ce n’est pas un Seigneur mort ; pourtant, pour une grande partie de la chrétienté, le vendredi de Pâque , Sa mort, est le jour le plus important, pour une autre partie des chrétiens, c’est le dimanche, le jour de la résurrection, mais dans la parole, la résurrection n’est pas la fin, elle est liée (il y a beaucoup de passages qui le prouvent) au fait que le Seigneur se trouve à la droite de Dieu.

Dans Ephésiens 1 v. 20, l’apôtre parle de la puissance de la force de Dieu qu’Il a opérée dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts et Il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté. Voilà comment nous connaissons aujourd’hui notre Seigneur, pas à la croix, ni comme celui qui est ressuscité sur cette terre, mais assis dans le ciel à la droite de Dieu. Dans les chapitres du nouveau testament qui nous parlent de la résurrection comme un fait divin, le Seigneur est appelé « prémices de ceux qui sont endormis » (1 Corinthiens 15 v. 20). C’est la signification de la gerbe des prémices que nous trouvons ici.

Notre Dieu et Père veut que nous connaissions le Seigneur ainsi ; que nous soyons conscients qu’Il occupe comme homme la place la plus élevée : Il est assis à la droite de Dieu. Quand il s’agit de la résurrection des croyants « chacun dans son propre rang : les prémices, Christ, puis ceux qui sont du Christ, à sa venue » (v.23), c’est-à-dire la moisson. Qu’il n’y ait personne ici qui ne fasse pas partie de ce groupe, Il peut venir à tout instant et alors, seulement ceux qui Lui appartiennent s’en iront. Nous sommes invités à être conscients de cette gloire, Il est le premier Homme dans le ciel et cela est une garantie que nous y serons un jour, car Il y est entré comme précurseur pour nous (Hébreux 6 v. 20)

« Vous apporterez une gerbe des prémices » : c’est le Seigneur Jésus qui est le commencement. C’est le même mot que dans la Genèse « au commencement Dieu créa », dans la gerbe tournoyée du verset 15, un autre mot est utilisé. C’est également l’omer de la manne placé dans le tabernacle. Dieu avait dit à Moïse « tu prendras un omer de la manne que vous avez mangée dans le désert pendant 40 ans pour être gardé en témoignage ». Le Seigneur Jésus sur la terre comme Homme parmi les hommes, c’est de cela dont nous parle la manne ; ici la gerbe nous Le présente dans la gloire de Dieu. L’épitre aux Colossiens nous le dit aussi : « Lui qui est le commencement, le premier-né entre les morts, afin qu’en toutes choses il tienne lui, la première place » (Colossiens 1 v. 18). C’est la pensée de Dieu et Il ne veut pas seulement que nous reconnaissions ce fait, mais que cela ait un impact dans notre vie : le Seigneur Jésus ressuscité est assis à la droite de Dieu, Il est le commencement, le premier-né, les prémices pour nous avant de pouvoir jouir de quoi que ce soit. Cela a une signification pratique, combien de choses sont importantes dans notre vie alors que c’est le Seigneur qui devrait occuper la première place. Avant de manger du blé du pays, vous apporterez cette gerbe des prémices.

Quand devaient-ils l’apporter ? Le lendemain du Sabbat (v. 11). Le sacrificateur est cité ici pour la première fois, ce qui montre quelle est la pensée du Saint Esprit. En ce temps-là, les sacrificateurs faisaient partie de la tribu de Lévi, aujourd’hui, nous sommes tous sacrificateurs, c’est-à-dire nous nous approchons de Dieu comme adorateurs : nous Lui apportons la gerbe et la tournoyons devant Lui : le Seigneur, prémices de ceux qui sont endormis, ressuscité d’entre les morts, ayant laissé derrière lui la mort, le péché, tout ce qui méritait le jugement de Dieu et vivant maintenant dans un nouveau monde de résurrection, désire que nous adorions notre Dieu et Père. Et c’est ce que nous faisons quand nous nous réunissons : nous n’adorons pas un  Jésus mort sur la terre, mais celui qui est là-haut, assis à la droite de Dieu, couronné de gloire et d’honneur, comme nous le chantons dans un cantique. Nous pensons à ce qu’Il a fait pour nous, mais nous Le considérons comme cette gerbe des prémices, fruit produit pour la satisfaction et la gloire de Dieu. Quand nous sommes réunis pour annoncer Sa mort,  nous annonçons la mort de celui que nous voyons là-haut.

Cette gerbe était placée sur les mains élevées et était tournoyée devant Dieu pour qu’Il puisse considérer ce que nous Lui apportons ; ainsi s’exprime la communion dans l’adoration, en ayant conscience que nous sommes agréés (v. 11). Nous retrouvons la même pensée dans  Ephésiens 1 v. 6 « rendus agréables dans le Bien-aimé ». Cela nous incite à présenter le Seigneur au Père qui peut nous considérer avec satisfaction. Il n’y a rien de plus précieux et de plus élevé pour Dieu que de voir des hommes rachetés qui s’occupent de Son Fils et distinguent quelque trait de Son Fils bien-aimé, ce que Lui voit en  perfection. C’est une part élevée que d’avoir communion avec le Père au sujet de Son Fils et d’être agréés. Certains pensent peut-être que le plus important, c’est l’évangile, en effet, c’est important, mais pour les siens, le Père veut d’abord que Son Fils qui fait tout Son plaisir ait la première place, quoique cela n’aura jamais lieu qu’en faiblesse, mais n’est-ce pas alors que nous pourrons vraiment dire : « l’amour du Christ nous étreint, nous sommes ambassadeurs pour Christ » ? Plus nous Le connaissons, non pas par beaucoup d’activités, mais en Le tournoyant devant Dieu, plus nous serons à même de témoigner de ce Seigneur merveilleux, cela devrait être le cas comme conséquence pratique, bien que ce ne soit pas le sujet ici.

« le lendemain du Sabbat » nous explique ce que Dieu voulait dire par l’expression « la plénitude des temps, à la fin des temps ». Dieu avait ordonné ces fêtes et réglé le calendrier de telle façon que la Pâque célébrée l’année où le Seigneur devait mourir eut lieu un vendredi, nous avons vu que c’était un jour fixe, le 14ème jour du mois. Le Seigneur avait célébré la Pâque le jeudi soir et a été cloué sur la croix le vendredi (nous avons vu que les juifs comptaient les jours à partir du soir), et ainsi, le Seigneur a été dans le tombeau le vendredi, le samedi et le dimanche matin, premier jour de la semaine, Il est ressuscité, c’est-à-dire le lendemain du Sabbat. La fête des prémices, fête liée à la Pâque avait lieu un jour de semaine, mais Dieu avait tout dirigé pour que ces fêtes aient leur plein accomplissement quand le Seigneur est mort et ressuscité le 3ème jour. Si la Pâque avait eu lieu un lundi par exemple, le Seigneur n’aurait pas pu manger la Pâque et mourir comme la vraie Pâque, Il serait ressuscité le mercredi et le lendemain du Sabbat n’aurait été que 3 ou 4 jours après. C’est une précision divine quand nous lisons « quand l’accomplissement des temps fut venu », ces fêtes ont été littéralement accomplies par la venue du Seigneur.

« … le sacrificateur la tournoiera, et le jour où vous ferez tournoyer la gerbe, vous offrirez un agneau sans défaut, âgé d’un an, en holocauste à l’Eternel ; et pour son offrande de gâteau, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile, un sacrifice par feu à l’Eternel, une odeur agréable ; et sa libation sera du vin, le quart d’un hin » : la plus haute valeur de l’oeuvre du Seigneur est décrite ici dans tous ses détails.  Vous savez certainement que tous les sacrifices dans l’ancien testament, l’holocauste, le sacrifice pour le péché, le sacrifice de prospérités… nous présentent les divers aspects de l’œuvre du Seigneur. L’holocauste, cité en premier dans Lévitique 1 était brûlé entièrement pour Dieu sur l’autel, l’homme n’avait aucune part. C’est l’image que nous retrouvons dans Ephésiens 5 « il s’est livré lui-même comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bon odeur » (v. 2). Le Seigneur se donne complètement et ici l’holocauste est lié à la gerbe des prémices, les fruits de sa résurrection. C’est pourquoi, elle devait être offerte le même jour en souvenir de ce que le Seigneur s’est offert à Dieu sans taches. L'holocauste de cet agneau sans défaut, nous le retrouvons lors des fêtes,  ce qui était offert matin et soir et qui exprimait que Dieu flairait constamment cette bonne odeur et se réjouissait dans l’œuvre de Son Fils quand Il considérait Son peuple ; c’est pour cette raison qu’Il pouvait et voulait habiter au milieu d’eux.

« … un agneau âgé d’un an  comme holocauste et son offrande de gâteau » : cette offrande décrite dans Lévitique 2 était composée de farine, ou de gâteaux ou galettes toujours sans levain. Nous avons vu que le levain est toujours une image du péché, on ne pouvait pas en trouver dans l’offrande de gâteaux. Ici et dans beaucoup d’autres passages, nous voyons qu’elle était rarement offerte seule, cette offrande non sanglante, elle aussi en odeur agréable à Dieu est une image non pas de la mort du Seigneur comme holocauste ou sacrifice pour le péché, mais de Sa vie pure et sans taches, d’où l’expression « l’holocauste et son offrande de gâteaux » car au fond, elles sont inséparables. Dans l’offrande de gâteaux, nous avons la vie pure et parfaite du Seigneur qui nous est présentée dans les évangiles, une vie entièrement à la gloire de Dieu. Par Sa vie le Seigneur a manifesté Dieu, mais la mort devait suivre et ainsi l’holocauste et les autres sacrifices, mais d’un autre côté, est-ce que le Seigneur aurait pu être un holocauste en odeur agréable à Dieu, si d’abord Il n’avait pas prouvé qu’Il avait mené une vie absolument pure consacrée à Dieu ? Comment un pécheur aurait-il pu être agréé de Dieu dans sa mort ? Pour l’homme, la mort est le salaire du péché, pour le Seigneur, c’était la preuve de Son entier dévouement à Dieu. Ces deux offrandes nous montrent que la vie et la mort du Seigneur sont indissolublement liées. Quand nous nous réunissons comme croyants le premier jour de la semaine, nous le faisons dans la conscience de la signification de cette gerbe des prémices et nous pensons à ce qu’Il a fait pour Dieu le Père.

Ici cette offrande se composait de deux dixièmes de fleur de farine, c’est-à-dire du double de la quantité habituelle. Je pense que cela indique la nécessité d’un témoignage, comme dans les deux pains de l’offrande suivante : il ne s’agit pas seulement de la vie du Seigneur, mais par la bouche de deux ou trois témoins, toute affaire sera établie : le Seigneur est mort, Il s’est offert à Dieu et Il est ressuscité le troisième jour selon les Ecritures (1 Corinthiens 15)

« … et sa libation de vin » (v. 13) : c’est la première allusion à une libation dans le Lévitique. Nous avons d’ailleurs peu de détails à ce sujet mais elle était souvent associée à d’autres offrandes. En lisant dans l’ancien testament, nous voyons dans plusieurs passages qu’il s’agit de la joie. Par exemple, dans Juges 9 v. 13, nous lisons dans cette parabole que le vin réjouit Dieu et les hommes ; ou dans le Psaume 104 v. 15, le vin réjouit le cœur des hommes. C’est donc une image de la joie évoquée ici pour la première fois. La Pâque, nous le comprenons bien, était mangée avec des herbes amères, elle nous parle des souffrances du Seigneur, mais en pensant à sa résurrection, alors on parle pour la première fois de libation ; Jésus vit, Il est victorieux, n’est-ce pas une raison de se réjouir ? Que le Seigneur nous accorde cette joie !

Puis au verset 14 « vous ne mangerez ni pain, ni grain rôti, ni grain en épi jusqu’à ce que vous ayez apporté l’offrande de votre Dieu. C’est un statut perpétuel en vos générations, dans toutes vos habitations. » Nous avons vu que la moisson commençait pour Dieu et pour nous aussi par la résurrection du Seigneur et sa glorification à la droite de Dieu. Sans ce fait, il n’y a rien qui puisse nous nourrir véritablement dans la présence de Dieu. Dans Josué 5, nous voyons que le peuple, pour entrer dans le pays de Canaan doit traverser le Jourdain, l’arche , image du Seigneur se tenant dans les eaux de la mort et de l’autre côté, les fils d’Israël mangent encore la Pâque. Puis le jour suivant, ils mangèrent du vieux blé du pays, des pains sans levain et du grain rôti, grain qui avait subi le feu du jugement. Tout cela nous parle du Seigneur, présenté ici comme la gerbe des prémices, image de sa résurrection mais toujours reliée au fait qu’il est passé par la mort.

Chers frères et sœurs, c’est le fondement de notre vie spirituelle et aussi notre joie, notre bénédiction et notre nourriture. Le grain rôti nous parle de ses souffrances, le pain, de sa vie parfaite, comme Il le dit lui-même, il est le véritable pain du ciel. Une petite remarque pratique : soyons sincères, combien nous approprions-nous cette nourriture ? Le Seigneur, assis aujourd’hui dans le ciel est les prémices de ce que Dieu récoltera  un jour, c’est Lui qui a produit toute bénédiction, toute nourriture et nous appartenons aussi à cette moisson. Comment connaissons-nous le Seigneur ? Ne sommes-nous pas beaucoup trop occupés des choses de ce monde, de ce désert et trop peu de ce que nous présente l’épitre aux Ephésiens (Ephésiens 2 v. 6). Le Seigneur est à la droite de Dieu, Il n’est pas seulement ressuscité mais nous a ressuscités avec  lui et  nous sommes assis en Lui dans les lieux célestes, pas encore avec Lui, ce qui aura lieu quand nous aurons revêtu nos corps de gloire, mais maintenant en Lui par la foi, c’est notre position et pourtant, comme nous occupons peu cette place ! Que le Seigneur nous accorde de comprendre la signification de cette fête de la gerbe des prémices pour pouvoir la présenter au Père comme sacrificateurs.

La fête suivante a aussi trouvé son accomplissement cinquante jours après la résurrection du Seigneur, dans Actes 2, littéralement « quand le cinquantième jour fut venu, tous les disciples étaient assemblés ». C’est la fête de la Pentecôte, mot qui signifie 50. La fête des semaines décrite ici à partir du verset 15 a été littéralement accomplie dans Actes 2 v. 1 « comme le jour de la Pentecôte s’accomplissait » : les 50 jours étaient accomplis et en ce jour-là, les disciples étaient réunis, pour la première fois le Saint Esprit a été envoyé du ciel sur des pécheurs rachetés qui ont ainsi été baptisés en un seul corps comme l’apôtre Paul le dit en 1 Corinthiens 12 v. 13 « nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps ». Nous voyons donc que cette fête est une  image de la fondation de l’église sur la terre, ce n’est pas la croix ni la résurrection, mais la Pentecôte qui en est la base. C’était aussi une sainte convocation ; pour Israël en figure bien sûr, cela devait être devant leurs yeux et pour nous aussi, il doit en être ainsi : la pensée que Dieu a une seule église sur la terre devrait être constamment devant nos yeux quand nous nous réunissons. Ne devrions-nous pas toujours penser comme Lui voit les siens, ceux qui sont rachetés par la Pâque, qui Le connaissent comme leur Seigneur et Chef à la droite de Dieu ? C’est notre condition, mais dans l’ancien testament, l’assemblée de Dieu, baptisée pour être un seul corps  n’était pas connue, c’est  un mystère révélé dans le nouveau testament par l’apôtre Paul. Nous avons ici l’existence, pas encore l’unité. Ici, nous avons deux pains, témoignage collectif, pas encore ce que l’assemblée de Dieu est sur la terre, un témoignage corporatif « nous sommes, nous les plusieurs, un seul corps ». Dans Ephésiens, nous lisons que c’était un mystère caché dès les siècles et révélé par l’apôtre après la descente du Saint Esprit.

« … et vous compterez depuis le lendemain du sabbat, depuis le jour que vous aurez apporté la gerbe de l’offrande tournoyée, sept semaines, elles seront complètes » (v. 15). Actes 1 nous parle de ces semaines, les 40 jours entre la résurrection du Seigneur et son ascension pendant lesquels Il a parlé avec ses disciples de ce qui allait se produire. L’ascension n’est pas mentionnée comme un fait spécial dans bien des passages, mais est vue reliée à la présence du Seigneur dans le ciel, assis à la droite de Dieu. Il leur annonce qu’ils recevront de la puissance, le Saint Esprit venant sur eux dans peu de jours ; Il s’est entretenu avec eux sur le royaume, période qui se déroulera après l’histoire de l’Eglise, elle commence à la venue du Seigneur pour les siens et s’achève quand les voies de Dieu envers le monde prennent fin, alors le Seigneur remettra le royaume entre les mains du Père. La vérité concernant l’assemblée n’apparait qu’en images dans l’ancien testament.

« …  jusqu’au lendemain du sabbat » : c’est toujours le premier jour de la semaine, pour la gerbe des prémices (la résurrection du Seigneur) ou la fête des semaines (la fondation de l’assemblée), le lendemain du sabbat indique un nouveau commencement, une nouvelle vie. Dans tout le nouveau testament, nous ne trouvons nulle part un commandement de fêter le premier jour de la semaine, quoique dans notre calendrier, le dimanche soit placé en dernier, mais dans toute la Parole, ce jour  de la résurrection, jour de victoire est un jour où les croyants se souviennent particulièrement de l’œuvre du Seigneur. Dès le début, les croyants se sont réunis ce jour-là (au commencement ils le faisaient tous les jours) comme nous le rapporte le livre des Actes et l’apôtre Jean nous dit dans l’Apocalypse qu’il était en Esprit dans la journée dominicale ; la cène du Seigneur est aussi appelée la cène dominicale.

V. 16 : « …  jusqu’au lendemain du septième sabbat et vous présenterez à l’Eternel une offrande de gâteau nouvelle » : la moisson était récoltée et nous avons vu que le Seigneur est considéré comme la gerbe des prémices ; ici il s’agit d’une offrande nouvelle, apportée 50 jours plus tard. Exode 34 v. 22 qui parle des trois fêtes où l’Israëlite devait monter à Jérusalem décrit la fête des semaines, les premiers fruits de la moisson du froment. Cela fait penser à Jean 6 et le petit garçon avec ses 5 pains d’orge ou aux chapitres suivants dans lesquels le Seigneur parle de la résurrection de ceux qui croiraient en Lui. Dans Jean 12, le Seigneur est le grain de blé, à moins qu’il ne tombe en terre et meure, il demeure seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Les premiers fruits du verset 17 sont désignés par un autre mot que pour la gerbe ; là, c’était commencement pour parler du Seigneur, premier-né d’entre les morts (Colossiens 1 v. 18). Le caractère de cette fête des semaines est tout différent : ils devaient apporter de leurs habitations deux pains en offrande tournoyée, cuits avec du levain. Le grain de blé tombé en terre a porté beaucoup de fruit, image de ceux qui sont sauvés par son œuvre. Cette offrande était composée de deux dixièmes de fleur de farine comme la précédente. En effet, ceux qui ont cru sont participants à la nature du Seigneur, bien que nous soyons des créatures et Lui Dieu béni éternellement. Ces deux pains parlent aussi de la résurrection et qu’il y a maintenant sur cette terre un nouveau témoignage. Ils étaient apportés de leurs habitations, cela ne provenait pas directement du champ, ce que Dieu avait produit, mais ce qui avait été produit dans la vie de chacun. On voit parfois dans ces deux pains les Juifs et les Gentils d’Ephésiens 2, mais quoi qu’il en soit, il est clair que cela signifie que Dieu a un témoignage sur cette terre, en rapport avec le caractère du Seigneur, deux dixièmes de fleur de farine comme l’offrande de la gerbe des prémices. Nous ne sommes pas toujours conscients, n’est-ce pas, que par grâce nous avons reçu la nature divine, nous Lui sommes donc conformes intérieurement, un jour, cela se verra extérieurement ; ici, cela est représenté par ces deux pains tournoyés. Pour le peuple d’Israël, il n’a jamais eu un témoignage d’unité ; leur unité consistait dans les douze pains de proposition, un témoignage collectif, pas corporatif. Ces deux pains sont de fait une image de l’assemblée de Dieu qu’Il a en témoignage sur la terre de Celui qui se trouve à Sa droite, deux pains levés de deux dixième de fleur de farine. Ceci montre bien qu’il s’agit de l’homme, car jamais une offrande qui parlait du Seigneur Jésus ne pouvait contenir du levain. Ici, il y en avait, nous ne sommes pas parfaits, nous étions pécheurs, mais ce levain, image du mal toléré qui fait monter la pâte était cuit, donc n’agissait plus. Dans 1 Corinthiens 5 v. 7 Paul en parle « vous êtes sans levain », selon les pensées de Dieu, c’est ce que nous sommes devenus en et par le Seigneur.

Mais qu’en est-il de la pratique ? « … vous avez dépouillé le vieil homme », c’est le pain cuit où le levain n’agit plus. Et il est dit aussi « mortifiez vos membres ». Mais dans notre passage, il ne s’agit pas de pratique, mais comment Dieu nous voit : autrefois pécheurs, maintenant, par la foi au Seigneur qui a subi le feu du jugement nous sommes coparticipants de Sa nature. Le levain n’agit plus, que cela puisse aussi être le cas dans la pratique !

Dans le sacrifice de prospérités, il y avait aussi du levain ; il parle de communion des croyants avec le Père et le Fils. Pour le Seigneur, jamais de levain, dès qu’il s’agit de nous, il est souligné que nous sommes avec du levain, le pain est cuit et ainsi le levain ne pouvait faire monter la pâte.

Ce sont les premiers fruits à l’Eternel : pour le Seigneur dans la gerbe des premiers fruits, c’est le commencement absolu, Il est le commencement de la création de Dieu. Ici, les premiers fruits nous font penser à Hébreux 12 « l’assemblée des premiers-nés » quoique nous ne sommes pas les premiers croyants vivant dans la période de la grâce ou à Jacques 1 v. 18 « nous sommes une sorte de prémices de ses créatures », les prémices apportés après Son œuvre à la croix, les premiers-nés de cette nouvelle création. En Romains 8 v. 23  « nous avons les prémices de l’Esprit », les étaient oints d’huile, image du Saint Esprit. On pourrait passer facilement au-dessus de ces expressions, mais pensons, chers frères et sœurs, que dans la parole il n’y a rien d’inutile. Il faut bien entendu faire attention à ne pas assembler des choses similaires  qui n’ont rien de commun, c’est aussi un danger. Mais ces fêtes ont eu leur accomplissement dans la personne  et l’œuvre du Seigneur et ce qui en a résulté, nous ne faisons rien d’autre que de montrer la concordance entre l’ancien et le nouveau testament, il ne s’agit pas de faire violence au texte : si le Seigneur est notre Pâque, nous pouvons nous appliquer le reste. Quelqu’un pourrait rétorquer : «  alors, on trouve la même chose dans l’ancien et le nouveau testament. » oui et non, dans l’ancien testament, ce sont des images de faits présentés dans le nouveau, de la doctrine qui peut être parfois bien abstraite tandis que l’ancien testament nous montre des images de choses extérieures que l’on pouvait voir de ses yeux et se représenter concrètement, ainsi nous en retirons une impression plus profonde.

De plus, le nouveau testament expose la doctrine tandis que les images de l’ancien testament nous montrent la réalisation pratique. Par exemple, Ephésiens 1 nous dit « nous sommes saints et irréprochables devant Lui », Ephésiens 5 « Il se présentera l’assemblée sainte et irréprochable ». Beaucoup diront, nous avons entendu cela souvent, mais nous en sommes bien éloignés ! Ici, dans les deux pains au levain qui étaient cuits nous avons l’explication : vous étiez dans la chair et maintenant, vous marchez par l’Esprit, il ne précise pas que la vieille nature habite toujours en nous ; et qu’en est-il des membres qui doivent être mortifiés ? Notre passage est concret, ce n’est pas seulement une répétition, des caractéristiques spécifiques que nous ne pouvons nous représenter dans le nouveau testament, nous sont présentés ici. C’est pourquoi, il est précieux de s’en occuper, ce que l’apôtre Paul nous dit en 1 Corinthiens 11 « toutes ces choses leur arrivèrent comme types et ont été écrites pour nous servir d’avertissement ».

Au verset 18, nous avons les sacrifices qui devaient être présentés avec ces pains : sept agneaux âgés d’un an, un jeune taureau et deux béliers, c’était un holocauste impressionnant. Nous en avons déjà vu la signification : l’holocauste est l’image de Celui qui s’est offert lui-même à Dieu sans tache comme offrande de bonne odeur. Vu de n’importe quel côté, tout repose sur l’œuvre de la croix ; les agneaux parlent de ce que le Seigneur était en lui-même, conduit comme un agneau à la boucherie, le taureau, image de la force et les béliers étaient offerts lors de la consécration des sacrificateurs et soulignent le dévouement. Mais ce n’est pas tout : au verset 19, nous avons encore un bouc en sacrifice pour le péché montrant qu’en tant que rachetés, nous avons besoin du sacrifice pour le péché justement parce qu’il y avait du levain dans les pains et enfin deux agneaux  en sacrifice de prospérités. Pour chaque offrande, l’adorateur mettait sa main sur la tête de la victime, pour l’holocauste, image du dévouement pour Dieu, en bonne odeur pour lui, pour le sacrifice pour le péché, il confessait ses péchés et le sacrifice de prospérités parle de communion, la communion entre croyants. Avant, elle n’existait pas ; il y avait beaucoup de croyants en Israël, mais pas d’unité. C’est pour cela que le souverain sacrificateur a dit que le Seigneur devait mourir pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés, l’Eglise, baptisée en un seul corps pour être un seul Esprit. Cette unité des croyants n’existait pas auparavant et n’existera plus après l’enlèvement de l’Eglise. Elle est réalisée dans la communion pratique du sacrifice de prospérités.

Lévitique 3 et 7 l’explique : chacun en recevait une part. D’abord, la graisse était fumée sur l’autel, c’est un pain de sacrifice fait par feu, en odeur agréable à l’Eternel. Dieu nous dit qu’elle est Sa nourriture, c’est une image compréhensible pour nous, Dieu trouve Sa joie dans ce qu’il y a de meilleur du sacrifice de prospérités, ce que le Seigneur était pour le Père, c’est le pain de Dieu. Puis, le sacrificateur avait sa part et n’avons-nous pas expérimenté que quand nous avons adoré, nous sommes plus riches qu’avant ? Il recevait l’épaule et la poitrine, image de la force, la joie, l’affection. Le reste était pour celui qui offrait et ses amis, tous ceux qui étaient purs.

Si nous considérons 1 Corinthiens 10 en rapport avec la Table du Seigneur, le sacrifice de prospérités nous donne l’image de la communion des enfants de Dieu avec le Seigneur et par le Seigneur avec le Père ; chacun en recevait sa part, ce détail est rapporté pour la première fois ici, à la fête de la Pentecôte, souvenir du commencement de l’assemblée. Dieu en voyait déjà la réalisation : nous tous qui avons cru avons été baptisés par un seul Esprit pour être un seul corps, et cela par l’œuvre du Seigneur.

Le sacrificateur les tournoiera devant l’Eternel (v.20) : l’holocauste et le sacrifice pour le péché n’étaient pas tournoyés, mais  la poitrine du sacrifice de prospérités l’était, cette part précieuse de l’offrande était tournoyée pour la joie de Dieu et pour notre satisfaction. Les deux pains aussi l’étaient, c’est aussi un côté auquel nous pensons trop peu ; la communion de tous les croyants que Dieu a unis par le Saint Esprit où qu’ils se trouvent est une pensée précieuse pour Dieu ; nous, nous considérons toujours l’autre côté, ce qui se trouve sur la terre, nous voyons les manquements de nos frères et sœurs et quelle en est la conséquence ? Nous perdons de vue les pensées élevées de Dieu concernant les siens. S’il en est ainsi, nous ne pouvons pas nous voir ni nous servir vraiment comme nous le devrions, notre propre égoïsme se manifeste et ce n’est plus la pensée de Dieu, la situation devient de plus en plus triste, de plus en plus faible, de plus en plus mauvaise. La seule solution pour sortir de cette impasse est de nous élever au niveau des pensées de Dieu le Père et du Seigneur, le chef de l’Assemblée. C’est une pensée sérieuse ! Il tournoiera les pains devant l’Eternel, ce qui signifie aussi que l’on est conscient de leur valeur. Dans les épitres, nous lisons les pensées de Dieu concernant Son Assemblée, c’est important de le réaliser dès aujourd’hui, mais ne pensons-nous pas souvent que dans la pratique c’est bien difficile ? Pensée dangereuse ! Si je n’ai pas le principe devant les yeux, je ne peux le mettre en pratique justement : il tournoiera l’offrande, c’est la base de la communion et le résultat, les pains. « … ils seront saints, consacrés à l’Eternel pour le sacrificateur. Et vous publierez une convocation en ce même jour ; ce sera pour vous une sainte convocation » (v. 21) C’était un souvenir, ce que nous devons toujours avoir devant nous.

« … vous ne ferez aucune œuvre de service : c’est un statut perpétuel dans toutes vos habitations en vos générations ». Cette expression est utilisée pour toutes les fêtes, mais pour la Pâque et la fête des propitiations, on ne parle pas d’œuvre de service, on ne devait faire aucun travail, c’est-à-dire aucune activité, là où Dieu se repose, l’homme ne peut rien ajouter : au grand jour des propitiations, image de l’œuvre de réconciliation du Seigneur dont nous parle Lévitique 16, nous comprenons bien qu’il ne peut y avoir la moindre activité humaine. Pour les autres fêtes, nous trouvons l’expression aucune œuvre de service, d’esclave. Je ne sais pas si la pensée est juste, mais il me semble que Dieu ne veut pas de travail d’esclave mais un service librement consenti, des adorateurs volontaires. Dieu ne veut pas que ce soit une loi, une obligation, mais provienne de notre cœur : que nous nous réjouissions d’apporter au Père le Seigneur Jésus et les résultats de Son œuvre.

Que le Seigneur fasse que nous voyions plus la grandeur de Sa personne, de Son œuvre, Sa position à la droite de la Majesté et que nous réalisions quelle place Son assemblée a à Ses yeux. Que nous puissions nous réjouir à ces pensées et en tirer aussi les conséquences pour notre pratique.

 

 


 

3ème réunion : Lecture de Lévitique 23, 22 à 44.

22 — Et quand vous ferez la moisson de votre terre, tu n’achèveras pas de moissonner les coins de ton champ, et tu ne glaneras pas la glanure de ta moisson ; tu les laisseras pour le pauvre et pour l’étranger. Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu.

23 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 24 Parle aux fils d’Israël, en disant : Au septième mois, le premier [jour] du mois, il y aura un repos pour vous, un mémorial de jubilation, une sainte convocation ;  25 vous ne ferez aucune œuvre de service, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu.

26 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 27 De même, le dixième [jour] de ce septième mois, c’est le jour des propitiations : ce sera pour vous une sainte convocation, et vous affligerez vos âmes, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu. 28 Et ce même jour vous ne ferez aucune œuvre, car c’est un jour de propitiation, pour faire propitiation pour vous, devant l’Éternel, votre Dieu. 29 Car toute âme qui ne s’affligera pas en ce même jour, sera retranchée de ses peuples. 30 Et toute âme qui fera une œuvre quelconque en ce même jour, cette âme, je la ferai périr du milieu de son peuple. 31 Vous ne ferez aucune œuvre : [c’est] un statut perpétuel, en vos générations, dans toutes vos habitations. 32 C’est un sabbat de repos pour vous, et vous affligerez vos âmes. Le neuvième [jour] du mois, au soir, d’un soir à l’autre soir, vous célébrerez[4] votre sabbat.

33 Et l’Éternel parla à Moïse, disant : 34 Parle aux fils d’Israël, en disant : Le quinzième jour de ce septième mois, la fête des tabernacles[5] [se célébrera] à l’Éternel pendant sept jours. 35 Le premier jour il y aura une sainte convocation ; vous ne ferez aucune œuvre de service. 36 Pendant sept jours vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu ; le huitième jour, vous aurez une sainte convocation, et vous présenterez à l’Éternel un sacrifice fait par feu : c’est une assemblée solennelle ; vous ne ferez aucune œuvre de service.

37 Ce sont là les jours solennels[6] de l’Éternel, que vous publierez, de saintes convocations, afin de présenter des sacrifices faits par feu à l’Éternel, des holocaustes, et des offrandes de gâteau, des sacrifices, et des libations, chaque jour ce qui est établi pour ce jour, 38 outre les sabbats de l’Éternel, et outre vos dons, et outre tous vos vœux, et outre toutes vos offrandes volontaires que vous donnerez à l’Éternel. 39 Mais le quinzième jour du septième mois, quand vous aurez recueilli le rapport de la terre, vous célébrerez la fête de l’Éternel pendant sept jours : le premier jour il y aura repos, et le huitième jour il y aura repos. 40 Et le premier jour vous prendrez du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, et des rameaux d’arbres touffus et de saules de rivière ; et vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu, pendant sept jours. 41 Et vous célébrerez la fête comme fête à l’Éternel, pendant sept jours chaque année ; [c’est] un statut perpétuel, en vos générations : vous la célébrerez le septième mois. 42 Vous habiterez sept jours dans des tabernacles[7] ; tous les indigènes en Israël habiteront dans des tabernacles, 43 afin que vos générations sachent que j’ai fait habiter les fils d’Israël dans des tabernacles, lorsque je les fis sortir du pays d’Égypte. Moi, je suis votre Dieu. 44 Et Moïse dit aux fils d’Israël les jours solennels[8] de l’Éternel.

Nous avons considéré hier soir la fête de la gerbe des prémices qui devait être apportée dans le pays de Canaan, une image de la résurrection du Seigneur, sa nouvelle vie de l’autre côté de la mort qui trouve son commencement parce que le Seigneur ressuscité est maintenant assis à la droite de Dieu. C’est le fondement de toutes bénédictions, de la récolte des fruits pour Dieu et les hommes. Voilà pourquoi ce premier jour de la semaine après le sabbat était une fête importante pour Israël et pour nous aussi.

Puis, nous avons vu la fête de la Pentecôte, la fête des semaines qui s’est accomplie en Actes 2, image de la fondation de l’Assemblée de Dieu sur la terre. Ici dans l’ancien testament, les conseils de Dieu n’étaient pas encore révélés, mais nous avons ici l’image d’un nouveau témoignage sur la terre. C’était les deux premières fêtes de la moisson, le Seigneur, premier-né des morts et nous les prémices de Sa création.

Puis, il y avait une interruption d’environ quatre mois. La fête de la Pentecôte avait lieu plus ou moins à la fin du deuxième mois de l’année spirituelle d’Israël, mais ce n’était pas un jour fixe puisque elle avait lieu un jour de semaine le lendemain du sabbat ; il pouvait donc toujours avoir un décalage, c’est-à-dire que le temps entre la Pentecôte et la fête suivante était variable. C’est exactement la même chose pour nous. Le Seigneur Jésus a dit « je viens bientôt », il n’y a pas de date précise, quoique, au cours des temps et maintenant encore, on a avancé bien des dates pour Son retour. Nous ne savons pas quand le Seigneur reviendra, une chose est sûre : Il vient bientôt ! Nous nous trouvons dans cette période de quatre mois entre les fêtes, quand la moisson sera terminée, Il reviendra. Jean le Baptiseur en parle : « Il rassemblera son froment dans son grenier (ce sont les croyants). Fasse le Seigneur que personne ici ne puisse dire qu’il fait partie de cette moisson de Dieu que le Seigneur rassemblera un jour dans les greniers célestes. Et la balle (nous voyons que la Parole fait toujours une séparation) sera brûlée au feu inextinguible » (Matthieu 3 v. 12). Il y a une séparation bien définie entre la balle, ceux qui n’acceptent pas l’œuvre du Seigneur et le froment, ceux qui ont cru au Seigneur Jésus.

Il y avait la moisson des orges, des froments, nous sommes dans cette période et nous ne savons pas exactement quand elle sera terminée ; c’est pourquoi, nous pouvons encore aujourd’hui vous répéter «  si vous entendez Sa voix, n’endurcissez pas votre cœur, aujourd’hui, c’est un jour de salut, le Seigneur veut encore sauver des pécheurs » Mais bientôt viendra le moment où la moisson sera terminée et alors, il sera trop tard.

Le premier verset que nous avons lu (v. 22) ne doit pas être compris comme si il y aurait quand même encore une possibilité d’être sauvé pour ceux qui ont participé à la moisson. Il se passe encore quelque chose après la moisson. « … tu n’achèveras pas de  moissonner les coins de ton champ et tu ne glaneras pas la glanure de ta moisson ; tu les laisseras pour le pauvre et pour l’étranger. Moi, je suis l’Eternel, votre Dieu ». Dans la parabole du royaume des cieux de Matthieu 13, le Seigneur parle aussi d’une moisson, là aussi, il y a séparation « laissez les croître ensemble jusqu’à la moisson, puis brulez l’ivraie et assemblez le froment dans mon grenier » (v. 30)

Dans l’Apocalypse, il est question d’une troisième moisson du monde entier ; les jugements de Dieu vont tomber sur ce monde quand les croyants de la période de la grâce seront depuis longtemps dans la gloire. Pendant la grande tribulation, il y aura aussi une moisson où Dieu récoltera du fruit. Lors de la dernière récolte, les vendanges, il n’est pas question de séparation, les grappes de la vigne sont vendangées, jetées dans la cuve du courroux de Dieu et foulées au pied. Il n’en sort que du vin, image du sang : ce sont les jugements sans distinction que Dieu va amener sur ce monde à la fin de la tribulation avant que la bénédiction finale puisse s’installer (Apocalypse 14)

Ici, nous ne sommes pas encore aussi loin dans le temps. Dieu pense aux pauvres et aux étrangers. Il opère, comment ? Nous n’en trouvons aucune allusion, mais quand la moisson de Son Assemblée est terminée, d’une façon merveilleuse, Dieu trouvera un moyen pour qu’il y ait encore un grappillage, un résidu d’Israël sauvé et même des gens des nations. Pensons à la multiplication des pains dans Jean 6 où 5 000 hommes ont été nourris par les 5 pains d’orge et ils amassèrent 12 paniers des morceaux qui étaient de reste. On pourrait dire que pour chaque tribu, il y a provision pour qu’ils trouvent le Seigneur. Cela aura lieu après l’enlèvement de l’Eglise, mais pour ceux qui ont entendu l’évangile de la grâce, il n’y a plus de possibilité d’être sauvé. 2 Thessaloniciens 2 le montre très clairement : ceux qui n’ont pas cru la vérité, Dieu leur envoie une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, ils seront aveuglés. Cela peut se passer à tout moment, ce soir encore et dès que les croyants auront été enlevés, Dieu leur envoie cet esprit d’aveuglement de sorte qu’ils diront « quel bonheur qu’ils sont partis ! », ils ne regretteront pas de ne pas avoir cru à l’évangile, ils seront séduits par Satan et n’auront plus jamais la chance de croire à l’évangile qu’ils avaient rejeté, parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité.

Mais combien il y en a, j’ose même dire ici en Allemagne qui n’ont jamais rien entendu du Seigneur Jésus, ce sont les étrangers et combien de Juifs, quoiqu’ils aient l’Ancien Testament, ne savent pas qui est le Seigneur, ce sont les pauvres ; les riches sont ceux qui sont sauvés maintenant, du peuple juif et des nations. Dieu usera de miséricorde envers les pauvres et aura un nouveau témoignage. Personne ne sait comment cela aura lieu. Ici, nous en avons une allusion, le Seigneur agira par Son Esprit et Sa Parole parmi les juifs qui annonceront l’évangile du royaume dans toute la création. Puis viendra la fin.

Au verset 23 débute un nouveau commencement : le septième mois était le premier mois de l’année civile, Dieu avait institué  avec la Pâque un nouveau commencement pour l’année religieuse ; le septième mois c’est en automne et encore aujourd’hui, c’est le début de l’année en Israël. Quand la période de la grâce sera terminée, Dieu reprendra Ses relations avec Son peuple. Certains diront que cela a déjà eu lieu, oui et non. Esaïe 18 et Ezéchiel 37 nous en parlent : Ezéchiel voit la plaine remplie d’ossements, ils sont d’abord recouverts de chair. C’est sans doute ce qui s’est passé en 1948 : un peuple qui n’existait plus a revécu. Mais l’essentiel n’a pas encore eu lieu : il n’avait pas de souffle en eux (Ezéchiel 37 v. 8). Esaïe 18 décrit le retour du peuple :  « ainsi m’a dit l’Eternel : je resterai tranquille et je regarderai de ma demeure, comme une chaleur sereine sur la verdure, comme une nuée de rosée dans la chaleur de la moisson. Car avant la moisson, lorsque la floraison est finie et que la fleur devient un raisin vert qui mûrit, il coupera  les pousses avec les serpes et retranchera les sarments » (v. 4 et 5). Nous avons ici une image de ce qui se passera, Dieu n’intervient pas.

Mais au verset 3, nous lisons : « vous, tous les habitants du monde et vous qui demeurez sur la terre, quand l’étendard sera levé sur les montagnes, voyez et quand la trompette sonnera, écoutez ! »

Nous lisons ici au verset 23 qu’il fallait sonner de la trompette le premier jour du mois. Selon Nombres 10, la trompette est toujours une image de l’action de la parole de Dieu. Nous ne pouvons pas dire que le retour des juifs en Palestine en 1948 a eu lieu par l’action de la parole de Dieu, c’est plutôt un rassemblement extérieur ; mais ici, au début du septième mois, à la fête des trompettes, c’est un réveil spirituel, Dieu reprend Ses relations avec  Son peuple. « Il y aura un repos, un mémorial de jubilation, une sainte convocation ». Le retour du peuple dans son pays n’est pas l’accomplissement de la prophétie de l’ancien testament, c’est seulement le premier pas. Aujourd’hui, la Bible est utilisée comme livre d’histoire, de géographie dans les écoles en Israël, c’est une religion formelle qui n’a que peu d’importance et ne parle pas à leurs cœurs. Quand la fête des trompettes s’accomplira, Dieu agira, le peuple entendra de nouveau la parole de Dieu. Ce sera un repos, ils seront délivrés de toutes les persécutions qu’ils ont subies pendant tant de siècles, comme nous en trouvons une allusion en Esaïe 18 « une nation répandue au loin, ravagée, foulée aux pieds » et aussi de leurs efforts d’obtenir la justice par les œuvres.

« Il arrivera en ce jour-là que l’Eternel battra au fléau [il est de nouveau question de moisson] depuis le courant du fleuve jusqu’au torrent d’Egypte et vous serez rassemblés un à un, fils d’Israël. Et il arrivera en ce jour-là qu’on sonnera de la grande trompette et ceux qui périssaient dans le pays d’Assyrie et les exilés du pays d’Egypte viendront et se prosterneront devant l’Eternel en la montagne sainte, à Jérusalem » (Esaïe 27 v. 12). Ce n’est pas un rassemblement extérieur, le peuple reconnait ce pourquoi Dieu les a appelés.

Encore un passage dans le nouveau testament : Matthieu 24 v. 31 : « Il enverra ses anges avec un grand son de trompette et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis l’un des bouts du ciel jusqu’à l’autre bout ». Il ne s’agit pas des élus de notre époque, les anges ne sont pas envoyés pour nous rassembler, le Seigneur vient lui-même. Dans 1 Corinthiens 15 où il est question des croyants de l’Eglise, c’est la dernière trompette, dans 1 Thessaloniciens 4, la trompette de Dieu. Dans Apocalypse 11,  le septième ange sonne aussi de la trompette, là, il s’agit de l’annonce des jugements très peu de temps avant la venue du Seigneur. Il y a donc trois trompettes différentes : la trompette que nous attendons, qui annonce la venue du Seigneur pour enlever les siens, la trompette qui rassemble Israël dont il est question ici et celle d’Apocalypse 11,  elles témoignent toutes les trois de l’action de la parole de Dieu. Ici, c’est le rassemblement d’Israël qui ne se rend pas compte de son état, qu’il a besoin de se repentir ; cela aura lieu dix jours plus tard, au jour des propitiations.

Les trois dernières fêtes sont chaque fois introduites par l’expression « l’Eternel parla à Moïse » (v. 23, 26 et 33). Le dixième jour de ce septième mois, c’est le jour des propitiations : ce sera pour vous une sainte convocation, et vous affligerez vos âmes, et vous présenterez à l’Eternel un sacrifice fait par feu. Cette fête des propitiations est décrite en détail dans Lévitique 16, comme la fête de Pâque dans Exode 12. Lévitique 16 peut être considéré comme le chapitre central du livre et même du Pentateuque, c’est l’expression la plus complète dans l’ancien testament de l’œuvre du Seigneur sous tous ses aspects. Le grand jour des propitiations est pour nous une image de l’œuvre à laquelle nous avons part, les sacrifices qui étaient offerts, le sang porté dans le sanctuaire, le bouc envoyé au désert, tout cela a une signification pour nous comme nous le voyons dans l’épitre aux Hébreux, dans les chapitres 8, 9 et 10 que l’on ne peut comprendre sans se référer à Lévitique 23. Mais il y a plus : en ce temps-là, c’était une fête pour Israël et ce le sera de nouveau. C’est pour cela que ce jour est mentionné ici après qu’Israël soit revenu dans sa terre et amené à la repentance.

 

 

 



[1] temps fixés pour s’approcher de Dieu.

[2] ici, litt.: sabbats ; comparer aussi 25:8.

[3] hébreu : parfaites.

[4] litt.: reposerez.

[5] proprement : cabanes.

[6] temps fixés pour s’approcher de Dieu.

[7] proprement : cabanes.

[8] temps fixés pour s’approcher de Dieu.